Inclusivité et interreligieux : vers une spiritualité supra-confessionnelle ?

Au sein d'une paroisse protestante du Centre-Ville de Strasbourg est né un fragile travail interreligieux sur la question de l'inclusivité, plus précisément l'accueil des croyant-e-s LGBT.

Vous avez bien entendu ! Chrétiens, juifs, musulmans se retrouvent autour d'une question a priori taboue et la plus controversée qui soit. C'est possible !

A regarder de près, vous y trouvez bien sûr avant tout des représentant-e-s de mouvements religieux plutôt "libéraux", souvent minoritaires, peu ou pas reconnus, voire honnis au milieu de leurs propres religions : islam progressiste inclusif, judaïsme et protestantisme libéraux, gallicanisme, catholicisme "des parvis"...

Cependant, c'est ici que l'on surmonte le mieux les différences culturelles des traditions religieuses. Leurs rites et coutumes n'y sont pas absolutisées et sacralisées, mais considérées comme des expressions cultu(r)elles singulières qui peuvent enrichir et interroger les autres, au pire coexister avec.

Ce qui les rassemble encore davantage, c'est la recherche de principes éthiques universelles qui transcendent les différentes religions. Comment est-ce possible, tant les valeurs des différentes religions semblent diverger (place des femmes, laïcité etc.) ?

Sans doute, en cherchant à ancrer ces principes éthiques dans la notion de "justice divine" ou "justice absolue", une justice qui n'absolutise pas les héritages des différentes cultures, souvent antiques et patriarcales, mais en se mettant en quête

"Car l'Occident éprouve lui aussi les pires difficultés à actualiser sa conscience de soi, c'est-à-dire en l'occurrence à accepter de voir cette réalité en face: ses idéaux magnifiques et indispensables, synthétisés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, ne suffisent plus à produire des sociétés justes mais laissent exploser toutes les inégalités; et ces mêmes valeurs ont perdu toute force d'attraction, de conviction, d'entraînement dans le reste du monde, à commencer du côté de l'islam. L'Occident n'a plus les moyens d'être ce "cap" de l'humanité dont Jacques Derrida parlait naguère."

"Tout cela nous somme de reconnaître que nous sommes engagés avec la civilisation islamique dans le même défi crucial: trouver une vie spirituelle qui fonde l'univers éthique et politique des droits de l'homme."

Abdennour Bidar (https://www.letemps.ch/opinions/2015/10/27/islamisme-un-danger-vide-spirituel-occident-un-danger-plus-grand)